Sur une invitation du palais des paris, centre d’art franco-japonais, nous avons résidé dans la ville de Takasaki située à deux heures de train de Tokyo.
Le projet de cette résidence est marqué par la nécessité de remettre en question nos protocoles d’intervention habituels pour prendre place dans un contexte social et un territoire inconnu en assumant une position de distance, celle de l’étranger, du visiteur. Comment produire et proposer des formes dans ce lieu, sans références communes et sans liens déjà̀ construit avec le public ?
Nous avons commencé par une semaine de déambulation dans toute la ville, à la découverte de ses quartiers, pour écrire en réaction immédiate une série de performances dessinant ainsi un parcours. Nous avons ainsi produit une sorte de rituel de l’ordinaire qui, se répétant jour après jour, est devenu de plus en plus chorégraphié. C’est par la répétition de ce cérémonial que nous avons créé des formes modifiant l’expérience de la ville. Passant de l’inaperçu à l’évènement, nos actions ont suscité différents niveaux de réactions. Pendant trois semaines, le parcours a été répété douze fois. Les performances ont pris place dans des lieux très différents, de la mairie à un temple de quartier, convoquant des publics différents, amusés, gênés ou intrigués par nos propositions.
Pour présenter cette œuvre dilatée, la résidence s’est terminée par une exposition de restitution dans le cadre des évènements Electric Night, organisés par le palais des paris.