Demain les chiens
2024

 

Installation évolutive composée de sculptures et de performances en cours de création.
Projet de résidence de création au centre d’Art Les Sheds à Pantin.

 

Le roman de science-fiction Demain les chiens de Clifford D. Simak commence ainsi : « Voici les récits que se racontent les Chiens quand le feu brûle clair dans l’âtre ».
Autour du feu, les histoires prennent une dimension intime et captivante. Les légendes, les contes fantastiques, les anecdotes personnelles parfois teintées de surnaturel y sont partagés. L’atmosphère chaleureuse du feu accentue le caractère immersif de ces récits empreints de mystère, d’aventure et de suspense, créant ainsi une expérience particulière.
Pendant cette résidence aux Sheds, nous avons travaillé à la production de formes et d’installations figurant un espace tel le foyer d’un feu de camp pour la création et le partage de nouveaux récits.
Nous faisons par ce biais référence à un texte d’Ursula K. Le Guin, La théorie de la fiction-panier, dans lequel elle présente une alternative sur l’évolution de la fiction. Au lieu de la vision traditionnelle du héros conquérant, Le Guin suggère l’idée que les premières histoires racontées autour du feu par les hommes et les femmes préhistoriques, chasseu·r·se·s mais aussi cueilleu·r·se·s, étaient probablement liées à la collecte et au partage plutôt qu’à la chasse et au combat. Elle invite ainsi à réinvestir nos imaginaires autour d’histoires basées sur le collectif et la préservation.

De janvier à février 2024, nous nous sommes appropriés l’espace d’exposition des Sheds pour en faire notre atelier et créer aux yeux de tou·te·s. Nous nous sommes imprégnés du quartier des Quatre-Chemins dans lequel se situe le centre d’art et des récits personnels des visiteurs pour alimenter notre recherche. Ce projet a donné lieu à des temps d’activation de notre installation par la performance et a aboutit à une Scène Ouverte.

Le foyer

 

Sculpture, installation et performance.
Argile crue, bois et textile.

 

L’œuvre est accompagné d’un protocole d’activation qui invite le public à y prendre place.
Il s’agit donc d’une œuvre-lieu. Toute la durée de la résidence, en même temps que la sculpture en faïence au centre se créait, des groupes s’y sont formés pour partager récits et gestes artistiques.
L’œuvre est exposée ici crue, en attente de cuisson.

Demain les chiens

 

Protocoles d’activation des œuvres produites durant la résidence.
Impressions riso bleu et noir sur papier.

Le torchon du foyer

 

Textile utilisé lors du façonnage des lettres de l’œuvre Le foyer.

 

Nous avons déménagé notre atelier aux Sheds durant la résidence.
Nous y avons sculptés l’argile et le bois pour produire les œuvres présentées.
Cette pièce, réalisée fortuitement, est le témoin ironique de ce travail.

SCREAM

 

Sculpture et performance.
Bois, affiche dos-bleu 75 x 110 cm.

 

SCREAM est une sculpture tout en bois qui invite à réaliser un geste simple mais pour lequel nous nous nous offrons peu le droit de le réaliser : crier.
Pourtant c’est un réflexe, la première chose que nous faisons à la naissance.
Le cri a de nombreuses vertus. Un geste fort, un besoin, on l’associe aussi bien à des évènements positifs, de communion de groupe, de joie, d’encouragement, qu’à des sentiments douloureux, qu’à la peur ou la colère. Le cri est aussi un outil, un moyen pour se faire entendre, de revendiquer, de se protéger, un appel. Il est un défouloir.

L’amadouvier

 

Sculpture et performance.
Bois, affiche dos-bleu 75 x 110 cm.

 

La pièce est pensée pour être à la fois le réceptacle et le diffuseur de mots, de paroles. Il est donc objet de collecte invitant à s’en emparer pour y déposer un récit, comme objet parlant vers lequel on doit tendre l’oreille pour écouter ses confidences. Il était initialement prévu de le déployer auprès des habitant·e·s et usager·e·s du parc Diderot dans lequel se trouve le centre d’art. Faute de temps, l’action n’a pu aboutir. L’œuvre est donc en attente d’activation et s’accompagne d’un premier protocole invitant à y déposer sa flamme, quelques mots brûlant d’amour.

ONCE UPON A TIME

 

Sculpture et performance.
Faïence et texte.

 

Dernière sculpture produite pendant la résidence, elle est présentée ici en cours de création accompagnée d’un premier protocole explicite.