Le green (Bàlla Vu Strumpf)
2023

 

œuvre protocolaire, sculptures, performances, peinture au sol, 2023
projet art et sport à la Kunsthalle – Mulhouse

 

Nous avons investi le temps d’un été le parvis du bâtiment La Fonderie qui accueille le centre d’art La Kunsthalle – Mulhouse. Ce lieu est aussi celui des habitants du quartier qui s’y retrouvent le soir et le week-end pour discuter, jouer, etc.
Notre projet a commencé par un rectangle vert de vingt mètres sur dix mètres peint à l’entrée du bâtiment. Puis des performances, appelées protocoles, que nous avons réalisées et inventées avec les usager·e·s du parvis, l’ont peu à peu orné de lignes, de formes, pour finalement le transformer en terrain.
Terrain de sport, de jeu, de rencontre, invitant tout à chacun à s’en emparer.

La seconde partie du projet, associée au protocole n°5 « Créer une sculpture à lancer ou à se passer. L’exposer ensuite sur le terrain. », a consisté en une Matériauthèque mise à la disposition du public pour créer ces objets-sculptures, accessoires de jeu, de performance.

Rétrospectivement, Le Green (Bàlla Vu Stumpf) constitue une œuvre protocolaire qui peut se remonter dans tout endroit où il y a de l’intérêt à investir ou créer une place publique…

« Le green, réalisé à même le sol du parvis est sans cesse en mouvement, se construit à mesure que le spectateur s’en empare. À la fois terrain sportif et geste artistique.

Le green qui se dessine sous les yeux du spectateur-acteur, du promeneur, de l’habitant devient un espace de rencontres où tout semble possible. Rencontres sportives, rencontres artistiques, rencontres sociales. Ici, le protocole est prétexte à l’échange.

Chaque nouvelle règle est le fruit d’une interaction avec l’autre. Chaque action réalisée sur Le green donne forme à un dessin. Le terrain n’a pour seule règle que les limites de notre imaginaire. Ici, l’art et le sport n’ont pas de frontières. Le green offre une expérience concrète du terrain. Le terrain de l’art, le terrain de jeu, le terrain comme territoire. Il met en avant les rapports complexes de l’humanité et nous donne à vivre et voir un autre rapport au monde. Redonnant du sens à ce que l’on appelait les places publiques. »

 

Elodie Bernard, commissaire d’exposition et critique d’art.